Le cachet des images énigmatiques de Martine Savard tient concurremment à la vivacité et la retenue de ses couleurs, ainsi qu'à son type de graphisme, très linéaire appliqué sur un fond quasi monochrome. Ses figures délibérément naïves, anthropomorphiques et animales rappellent des concepts enfantins, tout comme le jeu auquel elle se livre avec des symboles tirés de son propre répertoire fantastique. D'aspect bouffon et « kafkaesque », ses images parlent notamment des hommes et des femmes, de violence et de désir, du combat des sexes, de créatures fabuleuses à la nature équivoque. Sa poésie visuelle récente découle de phrases à compléter (commencées par elle et terminées par d'autres) qu'elle traduit merveilleusement en peinture.